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Le Pendu

         Odin, dieu principal de la mythologie nordique, (Il existe dans la mythologie germanique en général, où il est appelé Wōdenen; Wodan  ou Wotan), s’est fait suspendre à l'Arbre Monde l'Yggdrasil, durant neuf jours et neuf nuits, par les pieds, la tête en bas, pendant qu'il était percé par sa propre lance, Gungnir, afin qu'il puisse acquérir la sagesse nécessaire à avoir la puissance dans les neuf mondes ainsi que la connaissance des choses cachées (dont les runes) et en acceptant de sacrifier un œil pour acquérir la science. Un autre nom d'Odin est Hangatýr qui signifie le « dieu des pendus ».

        Nous retrouvons cette image dans le tarot divinatoire. Il est le symbole d'une initiation passive, mystique. Le corps est inactif, impuissant, car l'âme libérée fuit dès lors la réalité de la matière. Sa tunique, où le rouge et le blanc alternent avec le rouge et le jaune, rappelle l'innocence et la pureté mais aussi la résistance face aux influences néfastes. Très grande est sa force, non plus exercée par les muscles mais par le pouvoir occulte de son âme qui a dépassé la phase initiatique. Parce que, de ses poches tombent tout ce qu’il possède, le pendu symbolise l'abnégation, le désintérêt pour les choses de ce monde, l'altruisme, le sacrifice, le renversement de la situation actuelle grâce à une décision personnelle, des idéaux atteints, la libération par le sacrifice. Dans la symbolique du tarot, le pendu signifie le malheur et un choix.

          Il y a 2000 ans, les Juifs, qui suivaient les commandements du culte hébraïque, furent forcés de considérer la pratique shamanique de se pendre aux arbres comme une abomination et cette injonction fut rapidement inscrite dans la loi, tel que le Deutéronome le stipule dans 21:22-23: “Quand un homme ayant commis un crime digne de mort aura été mis à mort et que tu l’auras pendu à un arbre, son cadavre ne passera pas la nuit sur l'arbre; tu ne manqueras pas de l’enterrer le jour même, car un pendu est malédiction pour Dieu...”. Parmi les anciens Hébreux, le premier péché punissable de mort par pendaison sur un arbre (à savoir la crucifixion et pas la pendaison par le cou) était la pratique shamanique consistant à se pendre à un arbre, généralement durant la nuit, pour percer les secrets de la nature. La vision de l'homme pendu est donc une malédiction pour Dieu parce qu'elle rappelle un rite shamanique de culte de la Déesse Asteroth, la déesse Cananéenne des arbres, qui défie la soumission envers lui. 

            Les anciens Testaments furent traduits de l’araméen en hébreu, en grec, en romain, en latin, en françois et en français moderne. Cela fait beaucoup de traduction arbitraire ! Aussi, rien ne permet d’affirmer que Jésus ait été pendu à une croix. En effet, Stauros désignait un pieu à l’époque du grec classique. Et la Palestine a toujours été un désert, aussi Salomon fait venir des cèdres du Liban pour construire son temple. Comment et pourquoi gaspiller du bois si rare pour des malfaisants ! Nous pouvons affirmer avec autant de force que le clergé que Jésus a été pendu à un arbuste, voire un buisson ou un pieu.

De même, son père, Joseph présenté comme « charpentier » par une traduction hâtive, était simplement constructeur de toit en araméen. Puisque à l’époque, ils vivaient sous des tentes ou dans des maisons de terre ou de torchis, donc sans charpente, pourquoi ne pas le nommer « tailleur » de toiles. 

 

           Dans "les Actes de Jean", Jésus invite ses apôtres à une danse mystique, en chantant: "Toi qui danses, comprends ce que je fais, parce que tienne est la passion de l’homme que je dois subir. Car tu ne pourrais absolument pas comprendre ce que je souffre si je ne t’avais été envoyé comme Verbe par le Père". Alors qu'il mène la “ronde”, il chante un hymne antiphonique composé de phrases opposées ou inversées. Puis, Jean décrit comment il a fui le Golgotha, incapable de supporter la scène du sacrifice et comment il s'en fut à la grotte de la montagne en laquelle, le corps de Jésus allait être enseveli plus tard.

“Après avoir dansé cette danse avec nous, bien-aimés, le Seigneur s’en alla. Et nous, comme des gens égarés et séparés de leur maître, nous nous enfuîmes qui, d’un côté, qui, d’un autre. Quand à moi, l’ayant vu souffrir, je n’assistai pas non plus à sa passion, mais je m’enfuis sur le mont des Oliviers, pleurant sur ce qui s’était passé. Et, lorsque le vendredi, jour de la préparation, il fut suspendu au bois à la sixième heure du jour, il y eut des ténèbres sur toute la terre, et mon Seigneur se tenait au milieu de la caverne en l’illuminant.

               Ensuite, au moment même où Jésus apparut devant les foules affligées dans l'agonie de sa persécution, il révéla son expérience à ce disciple solitaire d'une manière totalement différente: “Jean, je suis sacrifié par la foule d’en bas à Jérusalem, percé de lances et de roseaux et je suis abreuvé de vinaigre et de fiel. Je te le dis, et écoute ce que je dis. C’est moi qui t’ai mis dans l’esprit de monter sur ce mont pour que tu entendes ce qu’il faut que le disciple apprenne du maître, et l’homme, de Dieu.
<< Mais un des soldats lui perce le flanc de sa lance.>> rappelant le geste d’ODIN.”


                Et Jésus guide maintenant Jean vers une vision différente du martyre, non pas le drame sanglant du pendu, mais un mandala cosmique lumineux. Au lieu de l'homme cloué à l'instrument de torture romain, Jean perçoit une croix rayonnante de lumière qui atteint des dimensions cosmiques. Cette vision, Jésus la montre à Jean et à lui seulement.

Comme pour les shamans, Jésus est passé par le bois (l’arbre) pour accéder à la Conscience Suprême. La révélation mystique qui n'est rien de moins qu'une vision alternative de la pendaison, nécessite la présence d'un témoin unique. Mais ce qu’elle est en réalité, en tant que conçue en elle-même et dite par rapport à nous, elle est la séparation avec toutes choses terrestres pour parvenir au sublime.” Ainsi, au lieu du message de sacrifice divin et de glorification de la souffrance, renforcement typique de la relation victime persécuteur, le Jésus Mystique présente une vision de sagesse et d'harmonie.

 

La croix de Saint Pierre
Selon la légende chrétienne, Saint Pierre, se jugeant indigne d’être traité de la même manière que le Christ, demanda à être crucifié la tête en bas sur une croix renversée. La Croix de Saint Pierre symbolise donc essentiellement l’humilité. Mais il est vraisemblable que les romains ne se soient pas embarrassés à vouloir faire plaisir à un criminel. Toutefois sa signification est également proche de celle de l’Arbre de Vie dessiné à l’envers, qui rappelle que la spiritualité plonge ses racines dans le Ciel et pousse ses branches en direction de la Terre.



25/07/2012
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